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MATHÉMATIQUES ET MATHÉMATICIENS

l’un des joueurs, le jeu enrichit l’autre ; en s’exposant à perdre une fortune, on a l’espoir de la doubler.

Cela n’est pas douteux ; mais, quand la fortune est doublée, le théorème s’y applique avec la même certitude ; elle peut doubler encore, centupler peut-être, tout sera emporté à la fois par un caprice du hasard. En combien de temps ? Nul ne le sait ; la probabilité augmente avec le nombre des parties et converge vers la certitude.

J. Bertrand.

Les philosophes, qui veulent déterminer l’avenir indéfini de l’espèce humaine par la seule observation du passé, sont dans une grande erreur… Ils ne s’occupent du présent qu’après avoir découvert l’avenir. C’est comme si, pour connaître les affections de la courbe des observations, on se servait du prolongement conjectural de cette courbe, qui peut n’avoir rien de commun avec ce qui résulterait de la loi inconnue du phénomène…

Rien ne serait plus dangereux que de confier la direction de la société à des chefs qui se seraient fait un type bien arrêté de l’état définitif de la société et la pousseraient sans ménagement dans cette voie.

Duhamel.