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LE TOMBEAU DE POLÉMON.

Et ce n’est pas toujours la cendre bien-aimée
Qui lui fait parcourir la route accoutumée.
Hélas ! de Polémon le triste monument
Après l’indifférence a vu l’isolement ;
Il ne reçoit de pleurs et de tributs funèbres
Que la pluie ou les eaux qui tombent des ténèbres.
Si la belle parfois fréquente ce séjour,
C’est pour le beau pasteur qui l’épie à son tour ;
Dans leur regard l’un l’autre ils n’ont su que trop lire,
Et leur cœur a brûlé d’un mutuel délire…
Mais les dieux sont cléments et ne sauraient punir
Les serments insensés que l’on ne peut tenir.



Un jour, l’ardent Phébus dans sa voie éclatante
Montait sans rencontrer une vapeur flottante :
L’azur seul s’étendait sur l’Olympe immortel,
La terre souriait au sourire du ciel,