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NOTES.

Kourous et les Pandous, qui descendoient directement au second degré de Vitchitravîrya leur ancêtre commun, de qui naquirent les deux pères respectifs de ces deux branches, l’un nommé Dritrarachtra et l’autre Pandou.

Les Kourous (ce nom est quelquefois employé pour désigner toute la famille, mais plus communément c’est le nom patronymique de la branche aînée), les Kourous, dis-je, passent pour avoir été au nombre de cent ; et l’on regarde Douryôdhan comme leur chef et comme le représentant de la famille durant la vie de son père, qui étoit affligé de cécité.

Les enfans de Pandou étoient au nombre de cinq, savoir, Youdhichtir, Bhîma, Ardjoun, Nekoul et Sehûdéo. Douryôdhan, chef de l’autre branche, employa tant de ruses et d’artifices auprès de Dritrarachtra leur oncle et tuteur, qu’il parvint à faire chasser les Pandous de la ville d’Hastenapour, qui étoit alors le siége du gouvernement de l’Hindoustân.

Après une série de nombreuses aventures, racontées dans le Mahâbhârat avec autant de fécondité d’invention que de richesse de style, les Pandous exilés revinrent avec une puissante armée pour venger leur injure et soutenir leurs droits au trône de leur père, l’aîné des deux frères, qui avoit été, comme nous venons de le voir, supplanté par le plus jeune, d’après les moyens artificieux employés par Dritrarachtra auprès de leur oncle. Voyez la Lettre de AI. Hastings à M. Nathaniel Smith, sur le Bhagouat-Guîtâ, page 6 de l’édition angloise in-4.° de cet ouvrage, et pag. 2 et y de la traduction de M. Parraud ; et mes autres notes, pag. 90 de ce volume, et 185 du second.

(139) M. Jones veut ici parler du Guitâ de Bhagavat [le chant de Crichna] ; car Bhagavat ou Bhagouat est un des noms de Crichna. Ce mot sanskrit signifie sainteté, puissance, splendeur. Crichna est, comme nous l’avons déjà observé, la dernière incarnation de la Divinité. Guîtâ signifie chant, modulation. L’ouvrage dont il s’agit a été traduit du sanskrit par M. Charles Wilkins, sous le titre de Bhaguat Geeta, or Dialogues of Kreeskna and Ardjoon &c. ; London, 1785, in-4.° M. Parraud en a fait une traduction française d’après l’édition angloise, en un volume in-8.°, dans lequel il a ajouté beaucoup de morceaux curieux sur la mythologie indienne. M. Wilkins, si justement célèbre par son érudition indienne, n’hésite pas à donner cinq mille ans d’antiquité au Alahâbhârat, dont le Bhagouat-Guîtâ est un épisode, suivant l’opinion unanime de MM. Wilkins, Hastings, Jones, Hamihon, &c. M. Anquetil prétend que « le Bhagouat-Guîtâ n’est pas une portion du