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INTRODUCTION.

En tout pays, néanmoins, tout emploi laisse des intervalles de loisir ; et les Européens sont doués d’une certaine activité d’esprit qu’ils ne perdent jamais entièrement, dans quelque climat ou dans quelque situation que ce puisse être : elle justifie cet ancien proverbe, Le changement de travail est une sorte de repos ; et tant qu’il reste quelque chose à faire ou à connoître, il leur semble qu’il n’y a encore rien de fait ou d’appris. En conséquence, plusieurs Anglois, fixés dans un pays qui abonde de toutes parts en objets utiles et curieux, furent d’avis qu’une société formée dans le Bengale, sur le plan des sociétés établies dans les principales villes de l’Europe, pourroit servir à concentrer la masse des connoissances précieuses que divers particuliers recueilleroient en Asie, ou du moins à conserver une multitude d’essais et de petites dissertations que leurs auteurs ne jugeroient pas d’une assez grande importance pour être publiés séparément.

La Société asiatique fut formée, le 15 janvier 1784, par les personnes dont les noms sont accompagnés d’un astérisque dans la liste de ses membres insérée à la fin de ce volume ; et l’on a déjà rassemblé de quoi remplir deux forts volumes d’amples matériaux sur des sujets aussi variés que neufs et intéressans. Le volume que nous publions aujourd’hui, atteste, jusqu’à un certain point, que l’établissement a pris racine. Sa prospérité ou son déclin dépendra de l’activité ou de la négligence de ses membres et de ses correspondans. Il prospérera, si les naturalistes, les chimistes, les philologues, tous les savans disséminés dans les diverses