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NOTES

indienne et non pas scythique, et c’est l’origine du nom Scandinavie donné à cette extrémité septentrionale de notre hémisphère, habitée par les Scythes. Ceux-ci, par leurs communications avec les Indo-Scythes, ont reçu le nom de la divinité Skanda, ainsi que Bout, Vodin, Odin ou Teut, qui est le même que Bouddha, Hermès ou Menou, fondateur et roi de la nation indienne. Voilà pourquoi Tacite appelle le premier, Tuiston [ ou Mars], mot que nous retrouvons dans Tuesday [ou Mardi], enfant de la terre, et son fils Afannus, principes et fondateurs de la nation Scandinave. Voyez De moribus Germanor. c. il ; et Scheidius, de Dûs Germants, pag. 194 et 473. Ajoutons, d’après les Annales Boiorum d’Aventinus, lib. i, que Tuiston passe pour l’inventeur des lettres celtes ; ce qui lui donneroit quelque conformité avec Hermès. Le culte religieux que les descendans modernes des Scythes, tels que les Tatârs, les Moghols, les Calmouks, et même les Sibiriens, rendent au grand Lama du Tibet, prouve leur attachement à la religion de leurs pères ; car le lamisme et le brâhmisme ont une source commune, ou l’une de ces religions a donné naissance à l’autre. Enfin ce Skanda ou Cârtiguêya qui nous a entraînés dans une si longue digression, paroît être, comme l’observe très-bien M. Jones, l’Iskander aux deux cornes اسكندر ذو القرنين ou Alexandre Persan, que l’on a mal-à-propos confondu avec Alexandre le Grec اسكندر رومي. Cette distinction est incontestable, et me paroît avoir été démontrée jusqu’à l’évidence par âl-Maqryzy dans un chapitre de sa Description de l’Égypte, intitulé, de la Différence qui se trouve entre les deux Alexandres. Voyez l’extrait de ce chapitre dans mes notes sur le Voyage de Norden, tome III, page 186, édit, in-4o.

(97) Les exploits de Dourgâ, dans son caractère belliqueux, comme protectrice de la vertu, et son combat avec un démon caché sous la forme d’un buffle, sont le sujet de plusieurs épisodes des Pourânas et des Cavyâs, c’est-à-dire, des poèmes sacrés et populaires. Jones’Hymn to Pracriti, tome VI, pag. 317 et suiv. de ses Œuvres.

(98) Voyez ci-dessus mes notes sur Dourgâ, pag, 261 et 265.

(99) Curis signifioit une lance en langue sabine : de là le surnom de Quirinus donné à Romulus, parce qu’il portoit une lance. Junon se nommoit aussi Curis, parce qu’elle portoit la lance ainsi appelée. Voyez Pomponius Festus, de verbor,