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NOTES.

sentoient sentoient Vénus avec un corps couvert de poils, mais avec un vêtement de femme et une taille virile, parce qu’ils croyoient qu’elle réunissoit les deux sexes. Voyez Macrobii Saturnal. lib. iii, cap. 8, p. 28 Londini, 1694. La Vénus syrienne réunissoit aussi les deux sexes. Voyez, sur cette déesse, l’excellente dissertation de M. Larcher et celle de l’abbé de la Chau, publiées toutes deux dans la même année 1776.

(111) Statue double de Mercure et de Minerve : ce mot est composé de Ἑρμῆς [Mercure] et Ἀθηνά [Minerve]. Les Romains avoient coutume de réunir ces deux statues et de les placer dans leurs gymnases, comme Cicéron nous l’apprend dans sa 4e lettre à Atticus, liv. I.er.

(112) Voyez cette figure dans le Voyage de Sonnerat, tome II, pl. 54, page 179, édit. in-4.°

(113) Câmadêva [dieu du désir] est le nom du Cupidon indien, dont les nombreuses épithètes, rapportées dans l’Amarasinha, ne sont pas moins ingénieuses qu’agréables. Voici les plus remarquables : madana, vif, folâtre, enivré ; mannmatha, qui enivre le cœur, l’esprit, la volonté ; mâra, caché, mystérieux ; ananga, sans corps, subtil, léger ; pantcha chara, ayant cinq fleurs (pour arc et pour flèches) ; manasidja, qui naît du cœur, de la volonté, et vainqueur de la volonté et du cœur ; âtmabhou, existence de l’ame, ou existant dans l’ame ; magaradouadja, né (du signe) du capricorne. Cette épithète, tirée de l’astronomie, semble prouver que la mythologie indienne n’est pas étrangère à cette science. D’après les dispositions lascives du capricorne, il n’est pas étonnant qu’on ait choisi sa constellation pour père du dieu de l’amour. Sa mère est Maya, ou la force générale attractive ; et son épouse se nomme Retti, ou affection. Son favori est Vassant, vulgairement Bessent بسنت en hindou, le printemps. On le représente comme un beau jeune homme, quelquefois s’entretenant avec sa mère ou sa femme, au milieu de ses jardins et dans ses temples ; quelquefois monté sur un perroquet et se promenant au clair de la lune avec de jeunes danseuses, dont la plupart portent ses attributs, qui consistent en un poisson sur un fond rouge. Il se plaît particulièrement dans un vaste canton situé autour d’Agrah, et sur-tout dans la plaine de Mathoura, où Crichna, ainsi que les neuf Gopîas, ont aussi coutume de