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Première Partie.

biographique écrite en 1748 : Il (’Omar) était un des plus savants de tous les hommes, et pendant sa vie il était estimé à tel point que le sultan 8an*^ar avait l’habitude de le faire asseoir à son côté sur le trône. Dans sa jeunesse il fréquentait la même école que Nizâm-el-mulk et Hasan Sabbâh, Au commencement de sa vie, il était très sévère et pieux dans sa religion, mais plus tard il s’exposait au blâme ; car il buvait le vin pourpré de la coupe de la science, et il était toujours ivre et sans conscience. On raconte qu’après

sa mort sa mère suppliait continuellement avec des larmes et des lamentations Dieu de le pardonner. Une nuit ’Omar

apparut à sa mère dans un rêve et récita le quatrain suivant : Ô toi qui es con8umée [de chagrin] pour un hiomme qui brûle [dans le feu de l’enfer] et mérite d’y brûler ; ô toi qui nourriras toi-même les flammes de l’enfer :

Jusques à quand continueras-tu de prier : «aie miséricorde pour ’Omar !» Comment pourrais-tu apprendre lu miséricorde à Dieu ?^ L’assertion que ’Omar ait été l’ami intime du sultan Sangar se trouve encore dans plusieurs ouvrages d’une date postérieure, comme le AtasJcada de Lutf ’Ali Bëg datant du 18*^ siècle.

c) Les chroniques arabes de Ibn-el-Atïr et d’Abû-1 -Fedâ contiennent une même notice sur ’Omar, conçue presque dans les mêmes ternies.

Ibn-el-Atîr, le plus vieux,

dit 2 ; En l’an 467 (1074) Ni ?âm-el-mulk et le sultan Maliksâh fuirent aussitôt. L’ayant aperçu, ’Omar fit cherclier un miroir, et en y voyant que son visage avait changé de couleur, il dit en riant : Quel est celui au monde qui n’a jamais commis un péché ? dis ! Quand a-t -il vécu, celui qui n’a pas commis de péché ? dis ! Si je fais le mal, moi, et que toi, tu rendes le mal pour le mal, quelle est alors la différence entre moi et toi ? dis ! (Nie. 356, Whinf. 398 .)

Au même moment son visage devint tout brillant comme la lune au quatorzième jour.

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Nie. 459, Whinf. 488. Malgré ses 106 ans, ’Omar serait ainsi mort avant sa mère ! L’anecdote est évidemment controuvée comme une explication du quatrain cité. Il n’est pas impossible que le quatrain soit inventé par les ennemis de ’Omar. 2 Kâmil éd. T)iornberg t. X, p. 67.