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principes de douceur du bouddhisme

Yudichtira forçant les dieux à admettre son chien dans le séjour des bienheureux : il refuse d’y entrer sans lui, préférant continuer de vivre en sa compagnie dans le monde des luttes et des angoisses
Musée Guimet.Cl. Giraudon.
surya
nommé aussi Savitar ou Savitri, dieu du Soleil
humaines. Bien plus, Yudichtira, dans sa merveilleuse puissance de bonté libératrice, n’arrive-t-il pas à faire descendre les dieux du ciel pour illuminer les ténèbres de l’enfer et changer en jouissances les supplices des méchants ? Grâce à lui, le lieu même des éternelles tortures devient le séjour heureux[1].

Dès que le Buddha eut été admis dans le Panthéon brahmanique, son rôle était fini sur la terre : il n’y avait plus aucune raison de conserver en son nom des cérémonies spéciales qui se confondaient d’ailleurs avec celles des mille cultes de l’Inde et que les théologiens déliés pouvaient expliquer à leur fantaisie dans un sens ou dans un autre. L’exemple du Nepâl est là pour nous démontrer que même la religion prétendue bouddhique, enseignée par des missionnaires appartenant à la race privilégiée, n’est guère autre chose que le brahmanisme gangétique. Cependant l’île de Ceylan, qui contraste natu-

  1. Eichhoff, Poésie héroïque des Indiens, pp. 295 et suiv.