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groupements malayo-polynésiens

sions du dehors et se porter dans un sens ou dans un autre, suivant les poussées, les appels, les attractions. Le milieu, la connaissance des eaux et des vents les avaient rendus aussi habiles, plus habiles même à se mouvoir sur mer que la plupart des populations de la terre ferme l’étaient à se déplacer sur l’élément solide : il leur suffisait de connaître la direction des îles désirées : s’ils ne les voyaient pas déjà se profiler comme une nuelle à l’horizon, le vol des oiseau, le mouvement de la houle et mille autres indications fugitives que devine l’œil des marins les guidaient à travers les flots.

Document communiqué par Mme Massieu.

temple de boro-budor (java)

D’ailleurs il se peut que diverses migrations se soient faites par terre à des époques extrêmement lointaines, s’il est vrai que, suivant une hypothèse émise par de nombreux géologues, une grande partie des parages océaniens se trouve dans une aire d’affaissement (Darwin) : des espaces immergés aujourd’hui auraient été des régions continentales à travers lesquelles le peuplement se serait accompli graduellement et de proche on proche. Quoi qu’il en soit, il est inutile de recourir à des suppositions relativement à l’ancienne étendue et à la répartition différente des îles de l’Océanie, les conditions actuelles suffisant à expliquer les migrations qui ont pu se produire dans tous les sens à travers