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monothéisme romain

ne trouvèrent rien à redire et qu’ils conservent respectueusement sur leurs monuments religieux[1].

Juif, égyptien, grec et romain par ses origines, le christianisme se rattachait également au monde iranien : ses racines plongeaient jusqu’au cœur de l’Orient. Aucun événement ne pouvait se produire sans que le contre-coup ne s’en fît sentir aussitôt dans l’ensemble du
Musée Guimet.Cl. Giraudon.
fouilles d’antinoe, moule à hosties
Symbole chrétien des premiers siècles, les initiales des mots Jésus-Christ, fils de Dieu, Sauveur formant le mot qui signifie poisson.
monde connu, en y comprenant même les pays comme la Perse, qui se trouvaient en dehors de l'empire mais participaient au même remous historique. Toute religion, pour devenir « œcuménique » au vrai sens du mot, devait avoir des éléments perses, aussi bien que grecs, dans son organisation durable.

Après la mort d’Alexandre, l’individualité de l’Iranie avait aussitôt reparu. Seleucus Nicator, tout Grec qu’il fût par l’origine, était principalement, au yeux de ses peuples, le maître de Babylone, commandant à soixante-douze satrapies dont le centre de gravité était celui de l’ancien empire des Perses. Mais ce domaine était trop vaste pour que Seleucus pût solidement l’assujétir, et la nation la plus énergique de la contrée, celle des Parthes, réussit bientôt, sous les princes arsacides, à reconstituer à son profit la Perse proprement dite. Ces Parthes appartenaient sans doute à la même souche que les Turcomans de nos jours[2], mais la domination du monde iranien, dans lequel

  1. Jules Baissac, Société nouvelle, mai 1896, p. 628.
  2. A. Keane, Man, Past and Present, p. 319.