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décadence de l’art

ration
Musée du Louvre.Cl. Alinari.
rome. le bon pasteur
Statue chrétienne des premiers siècles.
religieuse se porta vers la mère de Jésus, les fidèles qui s’opposaient à cette idolâtrie professaient également que la Vierge avait été choisie spécialement parmi les humbles et les laides. Au commencement du IVe siècle, Eusèbe, l’un des plus illustres pères de l’Église, réprouve comme profane le désir de posséder de « saintes images », et jusqu’en plein moyen âge, des docteurs autorisés, des conciles condamnent l’art et les artistes[1]. Les anciennes coutumes funéraires s’étant maintenues comme toutes les autres habitudes sociales, les images que l’on reproduisait sur les tombeaux des chrétiens devaient par cela même être empruntées à l’art païen : les artistes des catacombes continuaient les peintres de Pompéi. L’art dit chrétien fut en réalité purement païen jusqu’à l’époque où l’hérésie força les portes de l’Église, et dans cet art qui lui servait de nourriture, il ne prenait

  1. Ernest Renan, Marc-Aurèle, pp. 540 à 545.