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voyages modernes

qui leur rend douloureux tout séjour prolongé en un même lieu, et qui les fait se déplacer sans aucun profit pour leur intelligence. Par cette folie de la vitesse, le civilisé s’oppose le plus nettement avec la placidité de l’Oriental : l’un ne semble toujours savoir que le temps s’écoule, l’autre s’agite parfois beaucoup pour ne rien faire.

Cl. C. L. Mac Lure.

voie ferrée dans les rocheuses, le yankee doodle lake

De même que les caravanes, les grandes foires ont eu à se transformer. Tout d’abord elles se déplacent forcément à mesure que le réseau des voies de communication rapide crée des centres qui se confondent d’ailleurs avec les capitales. Autrefois on aimait à choisir pour rendez-vous de commerce une ville de frontière, sans autorité politique propre, située entre de grands États : en un mot on cherchait à se soustraire à l’action d’un puissant souverain qui aurait pu être tenté, malgré traités et sauf-conduits, de faire tourner les transactions à son profit personnel. Le lieu choisi était souvent un champ qui restait désert pendant toute la période séparant les rendez-vous du commerce, et, comme les caravaniers, les forains se constituaient entre eux en corps