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vertus des sauvages

l’appellation des îles où ils se sont établis, habitent une région de pluie, de vents et de tourmentes : s’adaptant au milieu, ils se construisent des cabanes à demi souterraines, formées, pour la plupart, de branches tressées que recouvre une carapace de boue durcie, éclairées au sommet par une grosse lentille de glace. Les nécessités de l’alimentation ont fait aussi des Aléoutes un peuple de pêcheurs habiles à manœuvrer des barques tendues de peaux, à travers lesquelles ils s’introduisent comme dans un tambour.

Cl. Publ. Pierre Lafitte.

wilbur wright, en son aéroplane
Document tiré de la Vie au Grand Air.
Le premier vol des frères Wright, en un appareil à moteur, date du 17 décembre 1903.


Les mers redoutables qu’ils parcourent en ont fait des marins intrépides et de savants divinateurs d’orages. Quelques-uns, surtout les pêcheurs de baleines, deviennent de vrais naturalistes, constituant une corporation spéciale où l’on ne peut entrer qu’après une longue période d’épreuves[1]. Les Aléoutes, comme leurs voisins de la terre ferme, sont des sculpteurs d’une singulière adresse, et l’on a retrouvé des objets fort curieux dans leurs abris funéraires, sous la voûte des rochers. La complexité de la vie aléoutienne se manifeste en outre par

  1. Alphonse Pinard, Bulletin de la Société de Géographie, déc. 1873.