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et l’idéal anarchique

Le fameux économiste, bonhomme d’ailleurs, venait ajouter de la force à leur douloureuse conclusion en l’appuyant sur tout un échafaudage d’apparence mathématique : la population, dit-il, doublerait normalement de vingt-cinq en vingt-cinq ans, tandis que les subsistances s’accroîtraient suivant une proportion beaucoup moins rapide, nécessitant ainsi une élimination annuelle des individus surnuméraires. Que faut-il donc faire, d’après Malthus et ses disciples, pour éviter que l’humanité ne soit mise en coupe réglée par la misère, la famine et les pestes ? Certes, on ne saurait exiger des pauvres qu’ils débarrassent généreusement la terre de leur présence, qu’ils se sacrifient en holocauste aux dieux de la « saine éco-