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l’évolution, la révolution

péniblement et tête nue sur les boulevards de Versailles entre plusieurs files de fantassins et de cavaliers. La foule les insultait, leur crachait au visage et, dans cette multitude de figures haineuses et grimaçantes, les captifs distinguaient leurs anciens camarades de luttes, d’évocations et d’espérances !

Que de chemin parcouru, depuis le jour où les révoltés de la veille sont devenus les conservateurs du lendemain ! La République, comme forme de pouvoir, s’est affermie ; et c’est en proportion même de son affermissement qu’elle est devenue servante à tout faire. Comme par un mouvement d’horlogerie, aussi régulier que la marche de l’ombre sur un mur, tous ces fervents jeunes hommes qui faisaient des gestes de héros