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elohim et tsebaoth

sous la terre, dans l’air et dans le ciel, car les astres qu’ils voyaient tourner au-dessus de leurs têtes avec le firmament étaient pour eux, comme pour leurs éducateurs babyloniens, des êtres vivant d’une existence divine et réglant d’en haut la destinée des mortels. Les planètes, qui se promènent parmi les étoiles fixes comme des bergers au milieu du troupeau, exerçaient une puissance exceptionnelle, mais sous la surveillance des deux grands orbes qui régnent sur le jour et sur la nuit.

Cl. Bonfils.

vasques dites de salomon


La vue du ciel, avec sa hiérarchie apparente, était donc de nature à inspirer aux Juifs l’idée de l’ordonnance par voie d’autorité et de subordination : de même que les étoiles, ils groupèrent les innombrables esprits de la terre et de l’air en armée d’Elohim ou de divinités, nées à la fois du fétichisme, de l’animisme et de l’astrolâtrie. Ce fut le polythéisme réglé par un ordre de dignité semblable à celui des anges placés sur les degrés successifs des pyramides babyloniennes. Le libre polythéisme hellénique, en son poétique désordre, correspondait à une nature beaucoup plus variée et à tout un monde de cités autonomes.

La foule des dieux sémitiques, qualifiée du terme d’Elohim, les