Page:Reclus - La Commune de Paris au jour le jour.djvu/107

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
97
journal de la commune

copions des notes biographiques écrites par lui-même, en janvier 70 pour un ami qui les lui avaient demandées.

« Sous ce titre l’Orient, Justice pour tous, il écrivit dans le Courrier de Constantinople une série d’articles destinés à amener la fraternisation entre les diverses races orientales, articles qui firent sensation. Il fut l’un des fondateurs d’un petit journal républicain, l’Étoile d’Orient, que le gouvernement turc ne tarda pas à supprimer.

« À Athènes, il fut persécuté par le gouvernement grec, pour avoir voulu, selon la loi, parler en pleinl’air. Il aida à la fondation de l’Indépendance hellénique dont il fut longtemps un des assidus collaborateurs. Il écrivait dans plusieurs autres journaux, français et grecs.

« En 1866, éclata l’insurrection crétoise. En relations constantes avec toute la jeunesse républicaine de Grèce qui partait au secours de cette île infortunée, Gustave Flourens s’embarqua sur le Panhellénion qui faisait de nuit la contrebande de guerre sur les rives de Crète. Là, pendant une année, au milieu de ces braves montagnards, il souffrit la faim, le froid, toutes les fatigues et tous les dangers d’une guerre insurrectionnelle, couchant dans la neige et se nourrissant de racines et d’herbes sauvages bouillies.

« Il envoyait des correspondances aux journaux indépendants d’Europe, afin d’animer les esprits en faveur de cette cause sacrée de l’indépendance crétoise. Il soutenait les espérances de ces pauvres insurgés, allant de village en village les exciter à la guerre et à la persévérance.

« En 1868, des élections générales avaient été faites en Grèce pour le parlement hellénique, la Crète voulut aussi se faire représenter et nomma Flourens président de sa députation.

« Arrivée à Athènes, cette députation trouva le ministère Bulgaris vendu à l’influence anglaise qui voulait l’anéantissement de l’insurrection crétoise. Arrêté de nuit, Flourens fut jeté de force sur un paquebot par les ordres du gouvernement grec et de l’ambassade française, tandis que ses collègues crétois étaient violemment reconduits dans leur île.

« Débarqué à Marseille et mis en liberté par le gouvernement français, il retourna aussitôt à Athènes et là, caché chez des amis, continua une polémique violente contre le ministère Bulgaris.