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journal de la commune

ajouter ce nouveau trouble à tous les malheurs qui nous accablent déjà ; M. Thiers a été inflexible, car le succès de son plan est à ce prix, M. Thiers veut être le seul à mentir, personne ne mentira concurremment à lui, personne surtout ne pourra dire la vérité.

J’ai sous les yeux une série de télégrammes et circulaires de M. Thiers. Si telles sont les dépêches publiques, que peuvent être les confidentielles !

Dès le lendemain de sa frasque du 18 mars, à huit heures du matin déjà, il télégraphiait :

« Le Président du Conseil du Gouvernement, chef du Pouvoir exécutif, aux Préfets, Sous-Préfets, Généraux commandant les divisions militaires, Préfets maritimes, Premiers Présidents des Cours d’appel, Procureurs généraux, Receveurs généraux, Archevêques et Évêques :

« Le Gouvernement tout entier est réuni à Versailles, l’Assemblée s’y réunit. L’armée, au nombre de quarante mille hommes, s’y est concentrée en bon ordre, sous le commandement du général ; toutes les autorités, tous les chefs de l’armée y sont arrivés. »

Pour énoncer une exactitude ou un mensonge, trois lignes suffisent ; pour la rectification, trente lignes ne suffisent pas toujours… Mieux vaut transcrire autant que possible sans démenti ni commentaire.

Le 20 mars, long factum, publié par l’Officiel de Versailles. Nous l’avons déjà résumé ailleurs… « 21 mars : Faites arrêter sur le champ et poursuivre avec toute rigueur les émissaires de Paris… »

Le 23 mars, M. Thiers annonce à la France que toute la France est ralliée au Gouvernement ;

Que les départements devront envoyer à l’Assemblée nationale des régiments de gardes nationaux pour la défendre ;

Que le parti de l’ordre, faisant à Paris une démonstration pacifique, a été assailli par le feu des insurgés. Le meurtre de trop nombreuses victimes a soulevé l’indignation générale. Le parti de l’ordre, courant aussitôt aux armes, a occupé les principaux quartiers de la capitale et les insurgés sont maintenus… ;

Que l’armée se renforce à chaque instant ; que le 43e régiment a quitté Paris sans rendre les armes. (Le Comité