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journal de la commune

souffrant des coups qu’on se porte de côté et d’autre, car leurs personnes sont menacées par les projectiles qui s’entrecroisent, et leurs propriétés, devenues des champs de bataille, sont ravagées par les uns et par les autres ; ces intermédiaires doivent, plus peut-être que les combattants, aspirer à la paix. Ils se sont adressés tout d’abord à M. Thiers et lui ont remis l’adresse suivante :

« L’Assemblée des maires, adjoints et conseillers municipaux des communes suburbaines de la Seine, navrée de la guerre civile actuelle, réclame une suspension d’armes.

« Elle affirme, pour toutes les communes, la revendication complète des franchises municipales avec l’élection par les conseils de tous les maires et adjoints et demande l’installation définitive de la République en France.

« Elle proteste contre l’envahissement et le bombardement dont plusieurs communes de la Seine sont victimes, et fait appel à l’humanité pour la cessation des hostilités.

« L’Assemblée surtout demande qu’il n’y ait pas de représailles ».

Dans l’entretien de la Commission avec le chef du pouvoir exécutif, M. Thiers a fait les déclarations suivantes :

« Rien ne menace la République et son sort dépend uniquement de la conduite des républicains.

« La République existe. Le chef du pouvoir exécutif n’est qu’un simple citoyen. Ce citoyen a reçu de la confiance de l’Assemblée nationale un gouvernement républicain ; il maintiendra la République tant qu’il possédera le pouvoir. On peut compter sur sa parole, à laquelle il n’a jamais manqué (?)

« L’Assemblée maintient de fait la République, quoique dans sa majorité elle paraisse avoir reçu des électeurs un mandat monarchique, elle a la sagesse de comprendre que la République est devenue aujourd’hui la meilleure forme de son gouvernement. Elle s’y ralliera tout entière, pourvu que l’ordre et le travail ne soient pas perpétuellement compromis par ceux qui se prétendent les gardiens particuliers du salut de la République.

Mais on ne peut exiger que l’Assemblée nationale consacre définitivement la République, parce que ce serait, par trop de précipitation, l’écarter d’un but vers lequel elle