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journal de la commune

« Un gouvernement factieux se dresse en face de la souveraineté nationale dont vous êtes les légitimes représentants…

« Mais la force restera au droit. La représentation nationale saura se faire respecter. Elle accomplira imperturbablement sa mission en pansant les plaies de la patrie et en assurant l’établissement de la République (Protestations à droite.) malgré ceux qui la compromettent par les crimes qu’ils commettent en son nom. »

Cette déclaration de guerre contre les criminels est suivie de la nomination d’une Commission de quinze membres délégués par l’Assemblée, afin que le Ministère puisse toujours agir au nom de l’Assemblée sans la mettre dans la confidence de ses actes.

Le second acte est de mettre en état de siège la fidèle et loyale ville de Versailles ainsi que tout le département de Seine-et-Oise.

Le troisième acte est de repousser la proposition de plusieurs maires de Paris, demandant l’élection immédiate d’un nouveau Conseil municipal.

Les maires demandaient à Versailles ce que le Comité central décrétait à Paris. Ratifiées par Versailles, les élections se feraient sous l’influence des municipalités actuelles et non pas sous l’influence du Comité central. Accomplies sous l’influence des maires, les nouvelles élections porteraient au pouvoir des hommes beaucoup plus rapprochés des maires que du Comité central, plus républicains bourgeois que démocrates socialistes. Ils eussent composé plutôt un Conseil municipal qu’une Commune.

Si elle eût été acceptée, la proposition des maires eût porté un coup terrible, un coup mortel probablement au Comité central, lequel eût été jugé par des juges nommés en dehors de sa participation et jusqu’à un certain point nommés contre lui.

Mais M. le Ministre de l’Intérieur a vaillamment combattu ces dangereux ennemis du Comité central. L’honnête M. Ernest Picard a déclaré, au nom du Gouvernement, qu’il lui était impossible d’accepter d’urgence des élections municipales qui seraient une transaction avec l’émeute, que l’Assemblée s’occuperait de voter des lois organiques pour la reconstitution des municipalités (L’Assemblée, nommée