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ASSOCIATIONS OUVRIÈRES DANS LA GRANDE-BRETAGNE.

The weekly Sentinel, London, J. Cauldwell. The Reasoner et le National Reformer. — Divers articles du Times, de Westminster Review, de Fraser’s Magazine, Mac Millan Magazine, Quarterly Review, etc. — Prof. V. A. Huber. Die gewerblichen und wirthschaftlichen Genossenschaften der arbeiten den Classen in England, Frankreich und Deutschland, Tübingen, II. laup, 1860.

Il a fallu des grèves gigantesques pour attirer l’attention publique sur le prolétariat anglais, complètement négligé depuis l’avortement du mouvement chartiste. C’est inopinément que l’existence de puissantes organisations ouvrières a été révélée au public, fort étonné d’apprendre que des artisans opposaient à leurs patrons coalition contre coalition, et déclaraient vouloir obtenir de force l’élévation de leurs salaires. La grève de Preston, en particulier, a produit une impression profonde ; et cet événement mérite, en effet, de prendre place parmi les incidents mémorables de l’histoire anglaise. Les ouvriers ont perdu cette bataille ; mais ceux qui comprennent les signes des temps ont reconnu que le prolétariat de la Grande-Bretagne est déjà devenu une force sociale indépendante, dirigée par des hommes qui, en restant maîtres d’eux-mêmes en des circonstances très-difficile, se sont montrés digne d’une meilleure destinée. Le nouvel ordre de choses qui surgit actuellement n’est pas d’origine purement anglaise ; il ne restera pas non plus, ce nous semble, un produit exclusivement britannique ; et nous serions bien étonnés si, tôt ou tard, il ne passait pas le détroit de la Manche. Il est donc grand temps que nous apprenions à le connaître, car il n’est jamais trop tôt, il n’est jamais trop tard non plus, pour réaliser un progrès.


I

LES GRÈVES ET LES TRADES’ UNIONS

Depuis le rappel de la loi contre les coalitions d’ouvriers, de nombreuses associations ont sous le nom de Trades’ Societies ou de Trades’ Unions, surgi dans une foule d’industries. Elles ont toutes pour but de donner des secours à leurs membres, en cas de maladie et de chômage, et de maintenir ou d’améliorer le taux des salaires. Elles sont avant tout des sociétés de secours mutuels, parfaitement analogues aux autres sociétés