Tous les Auteurs conviennent que les Gaulois étoient guerriers, braves, courageux. Ils passoient chez les Romains pour invincibles, et ils les surpassoient en hardiesse et en bravoure. Les Romains les redoutoient si fort, qu’au premier bruit de leur marche, ils faisoient des levées de troupes extraordinaires, ordonnoient des prieres, faisoient des sacrifices. Et même dans la loi qui exemptoit les Prêtres et les Viellards du service militaire, il y avoit une exception particulière pour la guerre des Gaulois. Cependant la plûpart de ces Auteurs, pour faire leur cour aux Romains, ne laissent échapper aucune occasion de diminuer la réputation des Gaulois : s’il faut les en croire, les Gaulois ne pouvoient supporter ni le travail, ni la soif, ni le chaud ; ils étoient lâches, mous, sans vigueur ; l’ardeur du soleil les faisoit fondre comme de la neige : au premier choc c’étoient des lyons, non des hommes, au second ils étoient pires que des femmes : la rage et l’emportement leur tenoient lieu de courage. César qui connoissoit mieux la valeur des Gaulois pour avoir eu souvent affaire à eux, leur rend plus de justice : il donne à leur courage toute la louange qu’il mérite, et tout ce qu’il dit à leur désavantage, c’est qu’ils sont aussi mous à supporter les calamités, que prompts et ardens à entreprendre des guerres. Lui-même s’il n’avoit pas trouvé le moien de les diviser entr’eux, et de les attaquer les uns après les autres, il ne seroit jamais venu à bout de les subjuguer. Polybe en parlant d’un combat où les Gaulois com-
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