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SÉGOIER, CHANCELIER. — JANVIER l6^Q. 123

sonnes étant à Paris de chanqer de nom , et de se travestir et déyuiser pour sortir de la ville , sur peine de la vie. Paris, 20 janvier 1649. ( Aivh. )

N* i3(î. — Remontrances du parkment au roi et à la reine régente (i).

Paris, 21 janvier 1649. ( Arcii. — Mém. d’Orner Talon.) Sire,

Voire parlement, outré de douleur, investi et pressé par des armes commandées sons votre nom , dans la ville capitale du royaume , exclus de tout accès à votre Majesté et à la reine votre mère, vous adresse cette remoistrance et supplication très humble accompagnée des sentimens de tous vos fidèles sujets. Sire, lorsque la providence divine mit la couronne sur la tôte de votre Majesté en un âge auquel votre personne ne pouvoit (1) La reine n’eut pas égard à ces remontrances. Le parlement en ordonna de nouvelles ; » Les armes, dit Orner Talon qui provoqua ces remontrances, les « armes qui ont été prises sont légitimes parce qu’elles sont nécessaires, et que €1 la défense de sa vie et la conservation de ses enfans est du droit de nature , qui n’a jamais été improuvé ni par la loi de Dieu ni par la loi des lionimes. Le parc lement se peut plaindre justement d’être traité de la sorte pour s’être voulu • défendre, et garantir sa vie dans une occasion de cette qualité : de sorte que « pour se justifier devant Dieu et devant les hommes, puur justifier les armées « sur le point qu’elles sont de battre aux champs, auparavant que le« drapeaux « et les cornettes sortent de la ville , nous avons estimé être obligés de youg « proposer de faire de secondes remontrances à la reine, lui faire entendre la • justice d’une défense naturelle , lui faire connoître que nos armées ne sont • que sur ta défensive, que nous ne faisons la ;»uerre que pour avoir la paix M et du pain , par ce moyen se mettre dans un devoir qui est toujours légitime « et honorable en la personne des sujets à l’égard de leur prince ; que si la reine « ne veut pas recevoir les remontrances, comme elle n’a pas voulu voir les premières , les peuples les verront et apprendront que rien ne vous doit être impulé , et que vous vous êtes mis en votre devoir, d Pendant que la cour s’occupoit de ces remontrances, un héraul-d’armes arriva de St-Germain de la part du roi porteur d’une déclaration qui supprimoit tous les officiers du parlement, si dans la huitaine le parlement ne se rendoit près du roi. Voici quelles étoient «es instructions :

Instruction au sieur de Loyaque , iiéraut d’armes de France du litre de Navarre , s’en allant à Paris de ta part du roi.

Arrivant à Paris, il demandera d’être mené au palais, à la séance que conti. nue de tenir la cour de parlement , où étant introduit , il lui parlera aux fermes qui suivent :

A vous , présidens et conseillers , le roi mon maître et le vôtre m’a envoyé ici , de l’aviô de la reine régealç sa mère, pour vous signifier et mettre en main la décla-