Page:Recueil général des anciennes lois françaises, tome 21.djvu/15

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faite de la lettre de cachet ; après laquelle M. le premier président a fait observer à Messieurs qu’il n’étoit point fait mention du nouveau serment, comme dans celle qui fut apportée au parlement après la mort du roi Louis XIII.

Il a été arrêté que des députés de la cour iront incessamment devers le roi le saluer de la part de la compagnie, l’assurer de ses respects et de ses soumissions, et supplier Sa Majesté de venir en son parlement le plus tôt que sa commodité le lui pourra permettre, se faire voir à ses sujets en son lit de justice.

Les gens du roi qui s’étoient retirés après avoir présenté la lettre, ont été mandés ; M. le premier président leur a fait entendre l’arrêté de la compagnie, et leur a dit de savoir de M. le chancelier l’heure de la commodité du roi : ils ont dit qu’ils obéiroient aux ordres de la cour, et se sont retirés.

Et ensuite M. le premier président a dit, que M. le duc d’Orléans lui ayant fait l’honneur de lui dire la veille, qu’il viendroit ce matin en la cour pour assister à l’ouverture du testament du feu roi, il étoit nécessaire d’aviser de quelle manière il seroit reçu, attendu qu’il ne se trouvoit point d’exemple qu’il y eût eu de députation pour recevoir d’autres princes du sang que les fils de France : qu’il ne pouvoit s’empêcher de dire, que M. le duc d’Orléans lui-même lui avoit dit, que l’on ne devoit pas lui rendre les mêmes honneurs qu’aux fils de France : mais qu’il paraissoit à lui premier président, que la naissance et le rang de M. le duc d’Orléans pouvoient porter la compagnie à lui faire une députation semblable à celles qui avoient été faites à M. le duc de Berry et à Monsieur, Gaston duc d’Orléans : sur quoi la cour ayant délibéré, il a été arrêté qu’attendu le rang de M. le duc d’Orléans dans la conjoncture présente, deux présidents et deux conseillers iront le saluer à la Sainte-Chapelle et le conduiront à la cour, ainsi qu’il en a été usé pour feu M. le duc de Berry, le 15 mars 1715, et pour Monsieur, Gaston duc d’Orléans, toutes les fois qu’il est venu en la cour.

Sur les sept à huit heures sont venus en la cour successivement, MM. les ducs de Bourbon, comte de Charolois, prince de Conty, duc du Maine, prince de Dombes et comte de Toulouse, princes du sang, passant à leurs places à travers le parquet, et les pairs ecclésiastiques et laïques ci-dessus nommés par derrière le barreau ; et comme ils étoient en grand nombre, ils ont rempli premièrement les trois bancs du parquet, et ensuite trois autres formes que l’on avoit mises de-