Page:Recueil général des anciennes lois françaises, tome 21.djvu/34

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Que cette discipline militaire dont ils ne sont point instruits par eux-mêmes, mais qui n’a point été contredite, ôte toute espérance de conciliation sur ce sujet, et les oblige de retomber dans la règle commune qui ne souffre aucune division dans le commandement des troupes ; que si l’intérêt de l’Etat leur a paru intimement lié à cette unité de commandement, il leur a semblé en même temps que l’éducation du roi n’en souffriroit point ; que l’union si parfaite qui règne entre M. le Régent, M. le duc de Bourbon et M. le duc du Maine, donneroit à M. le duc du Maine les mêmes avantages pour l’éducation du roi, que s’il avoit le commandement des troupes, et que le concert qui subsistera toujours entre M. le duc du Maine et les officiers des troupes de la maison du roi, sans lui donner une autorité de droit, lui procureroit un pouvoir de déférence et d’affection aussi réel et aussi utile au roi que si ce pouvoir lui eût été déféré.

Qu’il ne restoit plus que ce qui regardoit les intérêts de M. le duc de Bourbon, sa charge de grand-maître de la maison du roi l’attachant au service de la personne du prince, il ne croit pas qu’il convienne à son rang d’obéir à M. le duc du Maine en qualité de surintendant à l’éducation du roi, mais qu’il étoit facile de prévenir cette difficulté par une réserve spéciale qui, en détruisant toute idée de supériorité sur M. le duc de Bourbon, pût conserver à ce prince, en qualité de grand maître de la maison du roi, son indépendance de tout autre que du roi ou du régent.

Que telles étoient les réflexions qu’ils croyoient devoir proposer à la cour sur les dernières dispositions du roi défunt, et sur tout ce qui avoit été dit par M. le duc d’Orléans, par M. le duc de Bourbon, et par M. le duc du Maine, soit par rapport à la régence du royaume, soit par rapport à l’éducation du roi.

Qu’il ne leur restoit plus que de féliciter cette auguste compagnie, ou pour mieux dire toute la France, de la parfaite et prompte unanimité avec laquelle la plus importante affaire de la monarchie est sur le point d’être terminée : quelle espérance ne doit-on pas en concevoir pour toutes les suites d’une minorité qui commence sous des auspices si favorables ?

Pendant que tout concourra à affermir le trône du roi par un gouvernement sage, tranquille et éclairé, toute la France verra croître en lui par les soins de celui qui doit présider à son éducation, les heureuses inclinations que la nature y a déjà formées : une régence établie sur des principes si solides, sera le gage assuré d’un règne parfait, la source des plus