Page:Regnard - Œuvres complètes, tome troisième, 1820.djvu/107

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Comme ces gros monsieurs, je tenois là ma place ;
Et, stapendant, j’avois du chagrin dans le cœur.

strabon.

Du chagrin ! Et pourquoi ?

thaler.

Du chagrin ! Et pourqMorgué, j’ons de l’honneur ;
Et l’on dit qu’Agélas en veut à notre fille.

strabon.

Voyez le grand malheur !

thaler.

Voyez le grand malheur ! Morgué, dans la famille,
J’ons toujours été droit, hors notre femme, dà,
Qui faisoit jaser d’elle un peu par-ci par-là.

strabon.

Te voilà bien malade ! Elle tient de sa mère.
Prétends-tu réformer cet usage ordinaire ?

thaler.

Ce seroit un affront.

strabon.

Ce seroit un affront.Je suis en même cas,
Et l’on ne m’entend point faire tant de fracas.
C’est tant mieux, animal, si le sort favorable
Veut élever ta fille en un rang honorable.

thaler.

Tant mieux ? Qui dit cela ?

strabon.

Tant mieux ? Qui dit cela ?C’est moi qui te le dis.

thaler.

Les uns disent tant mieux, et les autres tant pis.