Page:Regnard - Œuvres complètes, tome troisième, 1820.djvu/167

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GÉRONTE.

Mais, encore une fois, je crois que tu te moques de moi.

MERLIN.

Point du tout, monsieur : qu’est-ce qu’il m’en reviendroit ? Nous avons vu là-dessus les meilleures devineresses de Paris, la Duverger même ; il n’y a pas moyen de les faire déguerpir : ce diable-là est furieusement tenace ; c’est celui qui possède ordinairement les femmes, quand elles ont le diable nu corps.

GÉRONTE.

Une frayeur soudaine commence à me saisir. Et dis-moi, je te prie, n’ont-ils point été dans ma cave ?

MERLIN.

Hélas ! Monsieur, ils ont fourragé partout.

GÉRONTE.

Ah ! Je suis perdu ; j’ai caché en terre un sac de cuir où il y n vingt mille francs.

MERLIN.

Vingt mille francs ! Quoi, monsieur ! Il y a vingt mille francs dans votre maison ?

GÉRONTE.

Tout autant, mon pauvre Merlin.

MERLIN.

Ah ! Voilà ce que c’est ; les diables cherchent les trésors, comme vous savez. Et en quel endroit ?