Page:Regnard - Œuvres complètes, tome troisième, 1820.djvu/223

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Cette dame étant morte, un parent me pria
D’en vouloir prendre soin, et me la confia.
L’amour, depuis ce temps, s’est glissé dans mon âme,
Et j’ai quelque dessein d’en faire un jour ma femme.

Lisette

Votre femme ? Fi donc !

Albert

Qu’entends-tu par ce ton ?

Lisette

Fi ! Vous dis-je.

Albert
.

Comment ?

Lisette

Eh ! Fi ! Fi ! Vous dit-on.
Vous avez trop d’esprit pour faire une sottise ;
Et j’en appellerois à votre barbe grise.

Albert

Je n’ai point eu d’enfants de mon hymen passé ;
Et je veux achever ce que j’ai commencé,
Faire des héritiers dont l’heureuse naissance
De mes collatéraux détruise l’espérance.

Lisette

Ma foi, faites, monsieur, tout ce qu’il vous plaira,
Jamais postérité de vous ne sortira :
C’est moi qui vous le dis.

Albert

Et pourquoi donc ?

Lisette

Que sais-je ?