Page:Regnard - Œuvres complètes, tome troisième, 1820.djvu/230

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On a voulu depuis, pour ce trait charitable,
De ces paquets perdus me rendre responsable :
Le prévôt s’en mêloit ; c’est pourquoi mes amis
Me conseillèrent tous de quitter le pays.

Albert

C’est agir prudemment en affaires pareilles.

Crispin

J’arrive de la guerre, où j’ai fait des merveilles.
Les Ardennes m’ont vu soutenir tout le feu,
Et batailler un jour, seul, contre un parti bleu.
J’ai, dans le Milanois, payé de ma personne.
Savez-vous bien, monsieur, que j’étois dans Crémone ?

Albert

Que voulez-vous enfin de moi ?

Crispin

Ce que je veux ?

Albert

Oui.

Crispin

Rien. Je crois qu’on peut, quoique l’on en raisonne,
Se promener ici, sans offenser personne.

Albert

Oui : mais il ne faut pas trop longtemps y rester.
Serviteur.

Crispin

Serviteur. Avant de nous quitter,
Dites-moi, s’il vous plaît, monsieur, à qui peut être
Le château que voilà ?