Page:Regnard - Œuvres complètes, tome troisième, 1820.djvu/272

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Et la fausse malade entend à demi-mot.

Eraste

J’imagine un moyen des plus fous ; mais qu’importe !
La pièce en vaudra mieux, plus elle sera forte.
Il faut convaincre Albert qu’avec de certains mots,
Ainsi que tu l’as dit déjà fort à propos,
Tu pourrois la guérir de cette maladie,
Si quelque autre vouloit prendre la frénésie.
Je m’offrirai d’abord à tout évènement.
Laisse-moi faire après le reste seulement :
Va, si de belle peur le vieillard ne trépasse,
Il faudra, pour le moins, qu’il nous quitte la place.

Crispin

Mais comment voulez-vous qu’Agathe à ce dessein,
Sans en avoir rien su, puisse prêter la main ?

Eraste

Je l’instruirai de tout, je t’en donne parole.
Mais songe seulement à bien jouer ton rôle ;
Et lorsque dans ces lieux Agathe reviendra,
Amuse le vieillard du mieux qu’il se pourra,
Pour me donner le temps d’expliquer le mystère,
Et lui dire en deux mots ce qu’elle devra faire.
Albert ne peut tarder. Mais je le vois qui sort.