Page:Regnard - Œuvres complètes, tome troisième, 1820.djvu/276

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En peu de temps, voilà bien du sang répandu.

Albert

Sans espoir de retour elle a l’esprit perdu.

Crispin

Tout se prépare bien ; je la vois qui repose.
Il parle à l’écart à Albert, tandis qu’Éraste parle bas à Agathe.
Son mal, à mon avis, ne provient d’autre chose
Que d’une humeur contrainte, un esprit irrité,
Qui veut avec effort se mettre en liberté.
Quelque démon d’amour a saisi son idée.

Lisette

Comment ! La pauvre fille est-elle possédée !

Crispin

Ce démon violent, dont il la faut sauver,
Est bien fort, et pourroit dans peu nous l’enlever.
Si j’avois un sujet, dans cette maladie,
En qui je fisse entrer cet esprit de folie,
Je vous répondrois bien…

Albert

Lisette est un sujet
Qui, sans aller plus loin, vous servira d’objet.

Lisette

Je vous baise les mains, et vous donne parole
Que je n’en ferai rien : je ne suis que trop folle.

Eraste

à Crispin.
Hâtez-vous donc. Son mal augmente à chaque instant.

Crispin

Malepeste ! Ceci n’est pas un jeu d’enfant.