Page:Regnard - Œuvres complètes, tome troisième, 1820.djvu/330

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Il tient ici son rang parmi les beaux esprits :
Il faut consulter ce grand homme.
Qu’on le fasse venir.

Mercure

Certes, je suis confus
Des bontés que pour moi…

Apollon

Finissons là-dessus.
Entre des dieux tels que nous sommes
Il ne faut pas de longs discours.
Laissons les compliments aux hommes ;
Ils en sont les dupes toujours.


Scène II


PLAUTE, APOLLON, MERCURE.

Apollon

A Plaute.

Pendant que tu vivois, je t’ai comblé de gloire,
Autant que de son temps auteur le fut jamais ;
J’ai fait graver ton nom au temple de Mémoire,
Et t’ai prodigué mes bienfaits.

Plaute

Il est vrai. Mais enfin, quelque amour qui vous guide,
Les dons qu’aux beaux esprits prodigue votre main
N’ont rien de réel, de solide,
Et n’ôtent pas toujours les soins du lendemain.
Qui ne mâche chez vous qu’un laurier insipide
Court risque de mâcher à vide,