Page:Regnard - Œuvres complètes, tome troisième, 1820.djvu/413

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De quoi vous serviront quarante mille écus ?
Lui n’a plus rien à perdre.

Ménechme

Bas, à Valentin.

Il est pourtant bien rude…

Le Marquis

Qué dé réflexions, et qué d’incertitude !

Ménechme

Si vous êtes si prompt, monsieur, tant pis pour vous ;
Il me faut plus de temps pour me mettre en courroux.
Je n’ai pas cent louis, mais en voilà soixante.

Bas, à Valentin.

Tirez-moi de ses mains ; faites qu’il se contente.

A part.

Ah ! Si je n’avois pas hérité depuis peu,
Je me battrois en diable, et nous verrions beau jeu.

Valentin

Au Marquis.

Voilà plus de moitié, monsieur, de votre dette ;
Demain on vous fera votre somme complète.

Le Marquis

Prenant la bourse.

Adieu, monsieur, adieu ; je vous croyois du cœur,
Et vous m’aviez fait voir des sentiments d’honneur ;
Mais cette occasion mé prouve lé contraire ;
Né m’approchez jamais qué dé loin… Plus d’affaire.
Jé serois dégradé dé noblesse chez nous,
Si j’étois accosté d’un lâche tel qué vous.