Page:Regnard - Œuvres complètes, tome troisième, 1820.djvu/57

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Qui n’ont que l’espérance et les désirs pour rente ;
D’autres dont les dehors affectés et pieux
S’efforcent de duper les hommes et les dieux ;
Des complaisants en charge, et payés pour sourire
Aux sottises qu’un autre est toujours prêt à dire ;
Celui-ci qui, bouffi du rang de son aïeul,
Se respecte soi-même, et s’admire tout seul.
Je te laisse à juger si, de tant de matière[1],
J’ai, pour rire à plaisir, une vaste carrière.

strabon.

Je m’en rapporte à vous.

démocrite.

Je m’en rapporte à vous.Dans ce nouveau pays,
Dis-moi, que dit, que fait, que pense Criséis ?

strabon.

Si l’on en peut juger à l’air de son visage,
Elle se plaît ici bien mieux qu’en son village.
Elle a pris, comme moi, d’abord les airs de cour ;
Elle veut déjà plaire et donner de l’amour.

démocrite.

Que dis-tu ?

strabon.

Que dis-tu ? Vous savez qu’en princesse on la traite.
Je la voyois tantôt devant une toilette,
D’une mouche assassine irriter ses attraits.

  1. Ce vers est conforme à l’édition originale et à celle de 1728. Dans les autres éditions, on lit :
    Je te laisse à juger si, sur cette matière,