Page:Regnard - Œuvres complètes, tome troisième, 1820.djvu/88

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thaler.

Que leur cœur…Ne va pas te gâter avec elles,
Ni pour quelque monsieur te prendre ici d’amour.
Elles peuvent tout faire, elles sont de la cour,
Ces madames-là. Mais j’aperçois Démocrite.


Scène II.

DÉMOCRITE, CRISÉIS, THALER.
démocrite.

Ah ! Te voilà, Thaler ! Ta mine hétéroclite
Me réjouit l’esprit. Serviteur, Criséis.
Dans ce riche attirail, sous ces pompeux habits,
Dirois-tu que c’est là ta fille ?

thaler.

Dirois-tu que c’est là ta fille ? En ces matières,
Tous les plus clairvoyants, ma foi, n’y voyont guères.

démocrite.

Cela lui sied fort bien ; et cet air dédaigneux
Qu’elle a pris la cour, lui sied encore mieux.

thaler.

Je m’en suis aperçu déjà.

criséis, à Démocrite.

Je m’en suis aperçu déjà.Je suis bien aise
Que mon air, quel qu’il soit,
vous contente et vous plaise.

démocrite, à Criséis.

À de plus hauts desseins vous aspirez ici,
Et me plaire n’est pas votre plus grand souci.