Page:Regnaud - Le Chariot de terre cuite, v2.djvu/67

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ce paon domestique (149) qu’on dirait constellé de pierres précieuses danse joyeusement comme s’il voulait, en battant des ailes, donner de l’air au palais que brûlent les rayons du soleil. (Regardant d’un autre côté.) Des couples de cygnes royaux, pareils aux rayons de la lune qui se seraient condensés en forme de boule, suivent les pas des belles jeunes filles comme pour apprendre à imiter leur marche (150) ; des grues se promènent çà et là avec une allure semblable à celle des vieux (151) eunuques. La courtisane qui habite ici a rassemblé des oiseaux de toute espèce et, à dire vrai, son palais ressemble au bocage d’Indra (152). Montrez-moi autre chose.

L’esclave. — Venez, seigneur ! Entrez dans la huitième cour que voici (153).

Maitreya, regardant quand il est entré. — Quel est cet homme qui est vêtu d’un manteau de soie, charge de parures magnifiques, et qui se promène de côté et d’autre en trébuchant et en pliant sur ses jambes ?

L’esclave. — Seigneur, c’est (154) le frère de ma maîtresse.

Maitreya. — Quelles pénitences il a dû faire dans une vie antérieure pour mériter de devenir le frère de Vasantasenà ici-bas ! Mais non, il est comme un arbre charu (155), verdoyant, agréable et parfumé, mais poussé