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Page:Reichenbach – The Rise of Scientific Philosophy.djvu/67

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4. SEARCH FOR MORAL DIRECTIVES

« connaissance » et « enseignement ». Socrate insiste souvent sur le fait qu’il n’enseigne jamais, mais qu’il aide seulement l’homme à voir la vérité à travers ses propres yeux. La méthode qu’il utilise consiste à poser des questions. L’étudiant apprend parce que la question attire son attention sur certains points ; et la vraie réponse devient alors connue en concentrant les facteurs pertinents et en tirant des conclusions. C’est ainsi que l’on apprend la géométrie ; la prise de conscience de la vérité des relations géométriques nécessaires à une preuve est toujours laissée à l’étudiant, et le professeur ne peut que l’inciter à accomplir ces actes de compréhension. Mais si l’élève « apprend » grâce à cette méthode dite dialectique, on peut très bien dire que c’est celui qui le fait apprendre qui « enseigne ». En effet, si Socrate étendait sa terminologie bizarre au domaine de la géométrie et niait que la géométrie puisse être enseignée (ce qu’il fait parfois), il s’ensuivrait que la géométrie n’est pas une connaissance (une conclusion qu’il ne tire pas). Il semble donc correct d’interpréter le point de vue de Socrate comme étant que la vertu est une forme de connaissance dans le même sens que la géométrie peut être appelée une forme de connaissance.

Cette interprétation est justifiée par l’exposé du problème par Socrate lui-même. Il veut montrer à Ménon par quelle méthode les questions éthiques peuvent être résolues et se réfère pour cela au processus d’acquisition de la connaissance géométrique. C’est à ce moment que le dialogue est animé par la scène susmentionnée, dans laquelle Socrate fait comprendre un théorème géométrique à un jeune esclave. Il souhaite illustrer son affirmation selon laquelle, pour savoir ce qu’est la vertu et ce qu’est le bien, il faut accomplir un acte d’introspection du même type que celui qui est requis pour comprendre les preuves géométriques. Les jugements éthiques sont donc présentés comme étant trouvés par une forme particulière de vision, comparable à la visualisation des relations géométriques. Grâce à cet argument, la compréhension éthique