Page:Reid, À fond de cale, 1868.djvu/13

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trouvai mes petits camarades, et je vis tout de suite qu’il y avait quelque chose dans l’air. La bande était plus nombreuse que de coutume, et le plus grand de mes amis tenait à la main un papier plié en quatre, et sur lequel se trouvait de l’écriture.

Lorsque j’arrivai près de la petite troupe, le papier me fut offert en silence ; je l’ouvris, puisque c’était à moi qu’il était adressé, et je reconnus que c’était une pétition, signée de tous les individus présents ; elle était conçue en ces termes :

« Cher capitaine, nous avons congé pour la journée entière, et nous ne voyons pas de moyen plus agréable de passer notre temps que d’écouter l’histoire que vous voudrez bien nous dire. C’est pourquoi nous prenons la liberté de vous demander de vouloir bien nous faire le plaisir de nous raconter l’un des événements de votre existence. Nous préférerions que ce fût quelque chose d’un intérêt palpitant ; cela ne doit pas vous être difficile, car on dit qu’il vous est arrivé des aventures bien émouvantes dans votre carrière périlleuse. Choisissez néanmoins, cher capitaine, ce qui vous sera le plus agréable à raconter ; nous vous promettons d’écouter attentivement ; car nous savons tous combien cette promesse nous sera facile à tenir.

« Accordez-nous, cher capitaine, la faveur qui vous est demandée, et tous ceux qui ont signé cette pétition vous en conserveront une vive reconnaissance.»