Page:Reid, À fond de cale, 1868.djvu/194

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règle ne m’aurait plus donné qu’une section du diamètre.

Je fus donc obligé de m’en tenir au moyen que je vous indiquais d’abord, et j’en revins à l’introduction de ma baguette par l’ouverture centrale que j’avais pratiquée à la futaille.

« Mais où trouver cette baguette ? » La chose était facile. Le couvercle de la caisse où étaient mes biscuits m’en fournissait la matière, et je me mis à l’œuvre aussitôt que j’y eus pensé.

La planche en question n’avait guère, il est vrai, qu’une longueur de soixante centimètres, et la futaille paraissait bien avoir le double d’épaisseur ; mais avec un peu de ressources dans l’esprit, on pouvait y remédier : il ne fallait pour cela que faire trois baguettes, les amincir par le bout et les réunir ensuite, pour former un bâton d’une longueur suffisante.

C’est à quoi je m’appliquai. Il était facile de couper la planche en suivant les fibres du sapin ; et avec de l’attention, grâce au peu de dureté du bois blanc, je parvins à entailler mes baguettes sans diminuer plus que de raison l’épaisseur que je devais laisser à la portion amincie.

Une fois mes trois bâtons bien arrondis, bien lisses, et la pointe en biseau, je n’avais qu’à me procurer de la corde pour les attacher. C’était pour moi ce qu’il y avait de plus facile : j’avais des brodequins