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CHAPITRE CINQUIÈME

grois prisonniers demandèrent au marquis de Saint-Marsan quel genre de mort ils allaient subir. On eut de la peine à les convaincre qu’on n’avait jamais tué aucun prisonnier, que ceux-ci avaient toujours été traités avec humanité.

Le même fait fut affirmé par Massimo d’Azeglio, qui écrivait du quartier général : » J’ai visité les blessés hongrois qui craignaient que je ne vinsse là pour les faire fusiller et je leur ai dit : « Vous brûlez nos villages, vous tirez sur nos paysans qui se sauvent des flammes ; eh bien ! moi, je vous ferai panser comme les nôtres et vous reverrez votre pays… » Des prisonniers blessés étaient entre les mains d’un corps franc qui ressemblait assez à une bande de brigands, eh bien ! lorsque ce corps vint nous rejoindre à Ostiglia, deux jours après il apporta les blessés autrichiens dont ils avaient soigné le transport et qu’on déposa à l’hôpital du village. Voyez pourtant ces brigands d’Italiens, s’ils sont aussi méchants qu’on le dit. »

Une première colonne de dix mille Lombards, commandée par le général Perrone, arriva au camp. Deux officiers français, porteurs d’une autorisation du général Oudinot, se présentèrent également. Ils appartenaient à l’armée des Alpes et faisaient grand éloge de l’excellent esprit de leurs troupes, très confiants