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MES SOUVENIRS

efforts, découragée par cette retraite, l’armée piémontaise était exténuée de chaleur, de fatigue, de privations. Elle avait devant elle des forces tellement supérieures que la résistance était impossible. La défectuosité des services administratifs risquait de transformer cette retraite en déroute. Les jeunes milices lombardes ne faisaient aucune résistance et fuyaient devant les Autrichiens. Les troupes modenaises passaient honteusement à l’ennemi. Le courage personnel de tous, à part celui de Charles-Albert, était fort abattu. Depuis la veille, les vivres n’arrivaient plus. L’entrepreneur avait disparu, ainsi que le représentant de la Consulta de Milan, Borromeo fils. Un conseil de guerre composé des princes, des généraux de division et de brigade et des aides de camp généraux du roi fut réuni. Tous déclarèrent que les troupes étaient exténuées par les combats, la fatigue continuelle de jour et de nuit aggravée par une chaleur excessive. La menace de la faim venant s’y joindre, il y avait lieu de craindre une déroute en cas d’attaque. Le ministre Desambrois assistait à ce conseil, impuissant à contredire l’avis des généraux. Dans une telle situation le conseil décida à l’unanimité qu’il fallait d’urgence demander un armistice. Le général Boss, le général Rossi et Alphonse de la Marmora furent envoyés au camp