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CHAPITRE SIXIÈME

rent de Milan à Vigevano avec les conditions de l’armistice. Peschiera étant encore en la possession des Piémontais, ils devaient l’évacuer, les troupes emportant le parc de siège et tout ce qui leur appartenait. Venise devait être également évacuée et l’escadre qui bloquait Trieste devait se retirer. Les Piémontais conservaient le territoire de Plaisance, moins la ville, et la frontière sarde devait être scrupuleusement respectée.

À Turin, l’ordre avait été troublé par plusieurs émeutes qui motivèrent des mesures dictatoriales et la restriction de la liberté de la presse. On ne pouvait plus vendre de journaux dans les rues ; l’affichage des placards politiques était prohibé. L’édit défendait aussi tout rassemblement sur la voie publique et frappait de peines sévères les délinquants. Le calme était rétabli dans la rue, mais l’agitation des esprits était très grande. La garde nationale exprimait son mécontentement de ne pas recevoir d’instruction militaire et de ne pas être employée à des exercices à feu.

Charles-Albert alla établir, le 12 août, son quartier général à Alexandrie. Le duc de Savoie était à Casal et le duc de Gênes à la campagne du comte Tornielli, près de Novare. Du moins à Alexandrie, comme dans tout le Piémont, le roi fut reçu avec