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MES SOUVENIRS

blées pour se faire valoir et pour faire triompher son égoïsme. La France seule peut m’aider, dominer ces mauvaises passions, mais je ne demande pas son appui pour retirer au peuple les institutions que je lui ai données, bien au contraire ; car c’est pour l’en faire jouir avec sécurité, avec calme, et empêcher que l’exercice n’en soit compromis par ceux qui veulent égarer ce malheureux peuple. Ces institutions, je les ai données, je les ai jurées et je ne demande qu’une seule chose, c’est qu’elles fassent son bonheur. On s’est jeté dans des utopies, on a rêvé l’unité de l’Italie et on l’a perdue. C’est le ministre Mamiani qui a lancé ce malheureux pays dans cette déplorable politique ; au lieu de s’appuyer sur la France, il l’a insultée et il m’a compromis vis-à-vis de ce peuple pour lequel j’ai tout fait et qui ne me paie que d’ingratitude. »

« Ah ! s’écria Pie IX en terminant cet entretien, rempli de chaleur, d’entrainement et d’éloquence, pardonnez à mon émotion : je ne puis la dominer. Jamais Pape ni Souverain n’a été plus malheureux que moi. »

À Rome, à Florence, à Gênes, le mot d’ordre était de réclamer l’intervention de la France. Les démonstrations en ce sens étaient dirigées à Rome par M. Sterbini, qui dans le journal la Patria et à la