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MES SOUVENIRS

État, ainsi constitué, dût encore absorber le reste de l’Italie.

« Nous pourrions admettre l’unité italienne, mais sous la forme et sur le principe d’une fédération entre États indépendants, ayant leur souveraineté propre, s’équilibrant autant que possible, et non point une unité qui placerait l’Italie sous la domination et le gouvernement d’un seul de ces États, le plus puissant de tous. »

Issu du mouvement de 1848, il ne cachait pas d’ailleurs sa préférence pour les gouvernements républicains : « La France est république, écrivait-il à M. Bixio, et doit, sans vouloir faire de propagande armée, favoriser de ses vœux et de ses sympathies tout ce qui est et veut être république… Rappelle-toi que nous voulons vivre en paix même avec les rois, mais que nous commettrions un crime de lèse-principes, si nous favorisions en quoi que ce fut leur ambition. »

Aussi portait-il un intérêt très vif à Venise abandonnée par l’armistice de Milan et qui, constituée de nouveau en république, prolongeait sa défense. Il écrivait à Manin : « Tant que je dirigerai ses affaires au dehors la France n’abandonnera pas la cause de Venise, car vous êtes de braves gens qu’une nation de cœur ne peut laisser périr. »