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CHAPITRE HUITIÈME

galeries ; il fut reconduit en triomphe à son domicile après la séance.

Le ministère obtint cependant, à la séance du 22 octobre, un vote de confiance. Attaqué quelques jours après sur la question de la médiation, il obtint dix-sept voix de majorité. Mais sa défense fut déplorable. Au lieu de déclarer qu’il s’était formé sur l’acceptation de la médiation, qu’elle avait sauvé le pays et qu’il se faisait honneur de lui avoir rendu ce service, il ergota misérablement sur des citations de dépêches prouvant que le précédent ministère s’était mis, le 4 août, aux genoux de l’Angleterre et qu’aujourd’hui ses membres, faisant partie de l’opposition, insultaient grossièrement cette puissance après avoir mendié son secours.

À la suite de cette discussion les journaux furent d’accord pour dire : Tout le monde repousse aujourd’hui la responsabilité de cette malheureuse intervention. La vérité était qu’il y a toujours plus ou moins de parade dans les actions comme dans les discours des Italiens. Ils ont peur de ne pas faire d’effet, et ils sacrifient tout à cela.

Dans ses conversations avec les ministres de France et d’Angleterre, le général Perrone se montrait plus raisonnable.

« Je comprends très bien, disait-il, le but de vos