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MES SOUVENIRS

qui concerne le peuple, tout nous prouve qu’il n’est point Italien comme l’entendent les penseurs de notre pays : il est Piémontais et soumis aux traditions qui le régissent depuis des siècles ; il obéit aux nécessités de la guerre quand son gouvernement auquel il a foi le lui commande, mais vous ne lui ferez jamais comprendre qu’un Lombard est son frère et son compatriote, et sa bonne volonté envers lui n’ira jamais plus loin que de faire tout ce qu’on lui commandera pour la guerre, et encore ne faudrait-il pas que cela allât trop loin. Telle est la situation du peuple, du vrai peuple, celui des campagnes et de la plupart des villes, du peuple, en un mot, qui travaille, car je n’appelle pas peuple quelques fainéants des grandes villes qui applaudissent et crient sur les places publiques et dans les tribunes. Vous savez bien vous-mêmes que ce n’est pas le vrai peuple.

« Quant aux autres peuples italiens, on peut dire tout ce qu’on veut, mais ce que je puis vous dire d’une manière certaine, c’est que nous nous sommes adressés à leurs gouvernements et qu’il nous a été répondu, par celui de Toscane, qu’il ne pouvait pas nous donner un homme, et par celui de Rome, qu’il ne voulait pas faire la guerre. — Vous avez vu ce qu’étaient les insurrections lombardes.