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CHAPITRE NEUVIÈME

résignant à accepter le fait, si la médiation se réalisait.

Gioberti et ses collègues demandaient avec insistance un général et un intendant français, l’administration de l’armée étant dans un état déplorable. Le capitaine d’artillerie Fabar fat envoyé par le général Oudinot pour étudier l’artillerie sarde. Présenté au ministre de la guerre, il eut toute facilité pour remplir sa mission. De Turin il se rendit à Milan où il fut parfaitement accueilli par le maréchal Radetzki et par tous les officiers de son état-major. Il trouva l’armée sarde mal habillée, mal équipée, peu instruite, en un mot, très peu prête à entrer en campagne, tandis que l’armée autrichienne était pourvue de tout, remplie d’entrain et de confiance, commandée par des généraux prêts à agir.

Malheureusement la modération de langage de Gioberti ne devait pas tarder à être mise à l’épreuve des événements. Il fallait donner satisfaction à Gênes où l’esprit révolutionnaire était prédominant. On y envoya un des ministres, M. Buffa, comme commissaire royal. Celui-ci s’empressa d’y promettre la Constituante, le renvoi des troupes, la destitution du gouverneur et la remise des forts à la garde nationale. À la Chambre, l’ancien ministre de la guerre, Alphonse de la Marmora, s’éleva avec force contre