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MES SOUVENIRS

paralysé leurs efforts quand ils étaient au pouvoir : « Voulez-vous faire comme eux et rendre tout gouvernement impossible ? » répliqua le général.

Il donnait à ses successeurs en toute sincérité les meilleurs conseils : « Si vous entrez dans la médiation avec le parti pris de ne pas même accepter les bases que nous avons signées, on connaîtra bien vite votre pensée et vous n’aurez personne pour vous. Vous pouvez être sûr que l’Autriche fera tous ses efforts pour garder tout ce qu’elle occupe en Italie. En vous montrant disposés à en abandonner une partie vous aurez pour vous la France et l’Angleterre et, si l’Autriche refuse absolument de faire un sacrifice, vous aurez par votre modération acquis des amis qui vous soutiendront pendant la guerre si vous êtes obligés de la faire, moralement au moins si ce n’est matériellement, tandis que si vous vous montrez entêtés et absolus, ou si vous indiquez une arrière-pensée, on vous abandonnera.

« Sur la question de la Constituante, vous avez une lettre de M. Mamiani qui vous dit qu’il est tout disposé à la remettre après la guerre ; la Toscane est du même avis ; ayez donc le courage de le dire tout haut et prenez acte du consentement de ceux qui vous ont précédés dans le mouvement progressiste. Ni Mamiani, ni Guerrazzi n’oseront vous dé-