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MES SOUVENIRS

sister aux projets de Constituante italienne, M. Plezza, qui avait tenu à la tribune du Sénat des propos injurieux pour ce souverain. Le roi Ferdinand refusa de le recevoir, disant que ce refus s’adressait à la personne de M. Plezza et non au représentant de la Sardaigne. Au cours de ces pourparlers Plezza remit une protestation si violente et remplie de telles menaces que tout accord devint impossible. Il se retira et mon ami M. de Ludolf, ministre de Naples à Turin, reçut ses passeports pendant les négociations qu’il s’efforçait de suivre dans un esprit conciliant. La rupture des deux cours très peu sympathiques l’une à l’autre fut un fait accompli.

Le ministère rappela de Paris et de la conférence tenue à Bruxelles pour la médiation M. Ricci, parce qu’on craignait que, quoique frère d’un des membres du cabinet, il se laissât séduire par l’Autriche et qu’il soutint trop mollement une politique absolue réclamant le royaume lombardo-vénitien tout entier. Il avait tenté de le remplacer par le comte Arese, Lombard compromis dans les derniers événements, que l’Autriche pouvait récuser en protestant contre la présence aux conférences d’un personnage regardé par elle comme rebelle à son souverain. Déjà l’Angleterre avait dû réclamer contre l’envoi à