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CHAPITRE NEUVIÈME

Londres du comte Casati, et le cabinet sarde avait été obligé d’y maintenir provisoirement M. de Revel.

On finit par nommer à Paris un Ligurien, M. Ruffini, et à Londres le marquis Saüli, considérés comme deux nullités. Dans l’impuissance de faire un autre choix, on se décida à envoyer aux conférences de Bruxelles M. Ricci, le seul homme de l’ancienne diplomatie qui restât en fonction, mais il refusa cette mission.

En France, l’élection du 10 décembre avait eu lieu et Louis-Napoléon était devenu Président de la République. Il n’était pas moins favorable à l’Italie que le général Cavaignac, mais M. Bastide avait été remplacé par M. Drouyn de Lhuys, et une politique plus conservatrice allait prévaloir. Gioberti fut prévenu par le ministre de France que les puissances catholiques ne souffriraient pas qu’il fût porté la moindre atteinte à la puissance spirituelle du Pape et que même elles pèseraient de tout leur poids pour faire rétablir son autorité temporelle ; que la France, quoique républicaine, agirait en ce sens ; que le gouvernement précédent y était résolu et qu’à fortiori le gouvernement nouveau protégerait le Pape d’une manière efficace.

Gioberti répondit que, comme prêtre, il était